Samedi 7 juillet 2018
« Quand on est habité par une nostalgie incompréhensible, c’est le signe qu’il y a un ailleurs. »
Alors, on y va !
Nous partons vers le Grand Nord et c’est depuis Salla où nous choisissons de nous arrêter une semaine que nous allons rattraper l’énorme retard du blog. Il était temps, n’est-ce pas?
Un temps de repos quasiment nécessaire parce que nous sommes fatigués. Et si nos corps réclament cette pause, nos cœurs persistent à battre de joie et nos yeux à s’émerveiller sans cesse.
Nous avons choisi de laisser la Mongolie. Nous sommes à deux sur une moto chargée pour l’hiver et pour l’été et comme je pousse des cris d’orfraie dès que la route se creuse de trous, de sable, d’aiguilles de pin, je suis ravie de notre choix. Jean-Luc est un pilote hors pair et sans doute, seul, il aurait réussi à passer les gués et rouler sur la tôle ondulée, mais nous sommes deux, alors …
Notre choix est de surcroît judicieux, puisque l’ambassade de Russie à Oulan-Bator refuse aujourd’hui de délivrer des visas, même de transit aux ressortissants français en Mongolie. Nous avons une pensée pour ceux qui étaient avec nous à Vladivostok et dont c’était le projet.
Bref, nous partons à la découverte des pays du Nord.
Mes souvenirs remontent à 47 ans ( Hélène, te souviens-tu de Hans et Uwe qui nous avaient pris en stop depuis Lulea pendant 8 jours ?) et comme Jean-Luc ne connait pas …
Nous traçons une route vers l’inconnu, parce que l’idée de départ n’était pas celle-ci. C’est une des joies du voyage, se laisser surprendre.
A nous les jours éternels, les rennes, les forêts, les lacs, la nature si préservée, les escouades de moustiques et les escadrons de taons !
Nous avons abandonné les isbas et leurs fenêtres à dentelle de bois, place aux maisons rouges, aux simples fenêtres encadrées de blanc.
Pour arriver jusqu’ici, nous sommes repassé par Velikiy-Novgorod et notre étape glacée de l’aller a fait place au vert brillant des bouleaux et au bleu de la rivière.
Ce n’est pas le Nijni-Novgorod du foot, c’est celui que les russes appellent Novgorod et là, en flânant dans la ville, on ne peux pas deviner qu’il y a la coupe du monde.
Nous avons traversé Saint Pétersbourg par la périphérie et Dieu sait que j’appréhendais les huit voies. Quel étonnement de voir les villes nouvelles de tours comme des Lego de couleur pouvant accueillir des dizaines de milliers de personnes et qui semblaient vides.
Avant de quitter la Russie et pour savourer les derniers jours de visa, nous sommes restés dans une clairière au milieu des bouleaux dans un chalet prêt d’un lac à Romasky.
Il n’y avait que le bruissement des feuilles, quelques cris d’enfants et le temps avait choisi de retourner sa veste. Un grand écart de 30 degrés, de quoi nous prévenir que nous montons au-delà du cercle arctique et que là-haut, l’été n’est pas le nôtre, écrasé de chaleur.
Nous avons laissé glisser des heures vaporeuses, savouré de longues siestes et le silence des jours. Et go … Nous avons laissé la Russie avec un pincement au cœur et la Finlande nous a accueilli dans la splendeur de ses paysages au gré de routes sans surprise.
Nous remontons vers la Laponie, la région la plus septentrionale de la Finlande, qui borde la Suède, la Norvège, la Russie et la Mer Baltique.
On dit qu’ici, il y a plus de rennes que d’humains, comme chez nous dans le Morvan où il y a plus de vaches que d’hommes. La sérénité de cette nature sauvage et intacte ne cesse de nous apaiser et de ravir nos yeux.
C’est l’été et la nuit n’existe pas ou si peu, officiellement entre une et deux heures du matin, mais on peut vous certifier que c’est plutôt un clair-obscur. C’est d’ailleurs un peu difficile de trouver le sommeil, car peu d’hébergements sont pourvus de rideaux occultants et comme il n’y a pas de volets …
Ici, c’est le territoire Sami et ce peuple a gardé une langue commune qu’ils vivent en Suède, en Finlande en Norvège ou en Russie. Pour eux, les frontières politiques n’existent pas.
Nous avons choisi de remonter le long de la frontière russe (nous en sommes à 25 km) sur plus de 1 000 km par la Via Karelia et nous nous posons dans un chalet charmant avec sauna, s’il vous plait ! à 10 km de Salla, une bien jolie bourgade, juste après avoir franchi le cercle arctique.
La route parfaite pour nous y mener trace son chemin entre les lacs miroitants et les forêts de pin. Nous roulons ainsi 2 jours sous la pluie et les seuls dangers ne sont pas les camions absents, les voitures rares, mais bien les rennes et les élans qui sont ici chez eux.
Ploc, ploc, ploc, un renne à la dégaine pataude choisi de se mettre devant nous, comme pour nous montrer avec insistance le chemin. Il ne sait pas que nous avons un GPS le bougre ! Quelqu’un d’ici nous a dit que c’était un animal stupide, mais nous, nous aimons bien, comme nos blaireaux du Morvan (à 4 ou 2 pattes !)
Parfois, la pluie incessante nous offre des surprises. Ainsi, las d’être trempés, nous stoppons sur un parking de supermarché quand enfin une ville parait. Des motos sont garées et notre esprit grégaire nous pousse à nous garer à côté. Ce sont les motards « Gospel Rider ». Là, sous des parasols jouant pour l’heure le rôle de parapluie, ils jouent et chantent. C’est sympa et l’un d’eux offre à Jean-Luc « la bible des motards » en finnois.
Puis, à Kuusamo, nous avons fait notre étape technique :
- Réparation des lunettes de Jean-Luc qui avaient perdu un appui-nez et
- Vidange de la moto bien nécessaire après ces milliers de kilomètres. Bien contents de trouver une enseigne Yamaha, même si ce n’était que pour les motoneiges et moteurs hors bords. Surtout quel bonheur de pouvoir se faire comprendre et in fine, régler en € !
Nous voilà bien soulagés pour la suite du voyage.
Ce que Dominique a aimé :
- Vivre dans la forêt
- Voir les rennes sur la route
- Revoir en été les paysages vus cet hiver
- Photographier n’importe-quoi, en fait, c’est surtout pour garder un souvenir de nos étonnements.
Ce que Jean-Luc a aimé :
- Les routes sans mauvaises surprise de la Finlande
- Avoir un casque intégral, vu les petites et grosses bêtes volantes
- Faire enfin la vidange de la moto avec l’huile constructeur.
- Ralentir et éviter les rennes, il n’a pas envie de prendre son élan !
Ce que Dominique n’a pas aimé :
- Prendre des photos à 100 km/h avec le portable et s’apercevoir le soir qu’il était en mode ‘selfie’
Ce que Jean-Luc n’a pas aimé :
- Ne pas pouvoir faire le plein en Russie à la frontière, toutes les stations étant fermées et devoir le faire au tarif bien de chez nous en Finlande.
- Etre contraint de devoir déterminer à l’avance par tranches de 10 € la quantité de carburant à acheter sur les automates de rase campagne forêt.
Avant de se quitter, voici en images notre balade d’hier.
A la prochaine les amis et la famille. Bonnes vacances pour ceux qui les commencent (Stef,Aurélie,Marie,Cedrick,Rémy,Vanessa). Pour tous, savourez ce bel été. Merci Jean-François de si bien prendre soin de nos abeilles, sans oublier Gérard et Daniel. Merci Tony pour t’occuper de notre jardin er merci à Jacques, Lionel, Christian, Jean-Pierre, Antonia, Marie (celle de Lionel!),Dino, Carol et Bernard, Hélène et tous nos fidèles lecteurs si précieux. Petit clin d’œil à Mamina et Fabricia.