Mardi 20 mars
« Instant heureux, le départ vers des terres inconnues »
C’est l’aube.
Nous sommes debout !
Dominique : « Ça serait peut-être mieux d’attendre quelques jours, t’as vu, il fait -2° ! »
Jean-Luc : « Tu as entendu les journalistes ! Ils ne cessent de parler du phénomène météo, le Moscou-Paris. Nous n’avons que la solution d’aller claquer la porte du frigo, alors, on y va… »
Et c’est ainsi que nous quittons notre village avec un merci spécial aux courageuses qui sont venues nous saluer.
Le ciel sans nuage, d’un bleu de cristal, le soleil glacé, nous accompagne jusqu’à Fribourg, notre première étape allemande.
Un stop pique-nique où enlever le casque gèle la tête plus qu’il ne la soulage, un café dans la boutique d’autoroute et go, on repart.
La neige sur les talus se fait présente et je ne cesse de casser les pieds de Jean-Luc en disant : « t’as vu, ça brille, c’est du verglas ! » Et lui, d’une patience d’ange répond : « mais non, c’est juste mouillé, ne t’inquiète pas ».
A Fribourg, nous grimpons la colline jusqu’à l’auberge que nous avions repéré. Une auberge lettone, et ça, nous ne savions pas. Un gîte pour randonneurs dans la verdure et les feuillages…en été.
C’est douillet, il fait délicieusement chaud et nous sommes recrus de fatigue. Les flocons serrés tourbillonnent.
On verra bien demain…
Et c’est ainsi que, jusqu’au 23 mars, nous avons roulé jusqu’à Prague où nous faisons halte ce samedi 24 mars..
Je ne sais qui a dit que, lorsque rien n’était prévu, tout était possible. C’est vraiment ce que nous vivons.
Ce que Jean-Luc a aimé :
– La souplesse et la maniabilité de la moto
– La gratuité des autoroutes allemandes
– La gentillesse et l’accueil chaleureux dans les auberges toutes simples mais faut dire qu’il parle l’allemand
Ce que Dominique a aimé
– La dextérité du pilote.
– Les arrêts pour se réchauffer
– Le confort de la selle de la moto
– Les soupes chaudes
– La campagne blanche et les squelettes gelés des arbres.
Ce que Jean-Luc n’a pas aimé.
– La béquille latérale et la patte qu’il avait rajouté pour plus de stabilité aux arrêts mais qui gêne considérablement pour béquiller. On recherche d’ailleurs l’embout Torx ad hoc pour l’enlever
Ce que Dominique n’a pas aimé
– La noria incessante des camions qui justifie bien l’éco taxe et permet la gratuité pour les petits véhicules et l’entretien du revêtement.
– Les pavés et les rails de tram dans la ville de Prague, sous la pluie (on va tomber, on va tomber, on va tomber !!!!)
Ce que nous avons aimé tous les deux
– Etre ensemble et se parler de ce que nous voyons, dans le micro, en roulant
– Les étapes du soir avec la petite balade dans les villages et le repas réconfortant
– La sensation d’être des héros (oui-oui, c’est la vanité) mais nous n’avons croisé que 5 motards (j’ai compté) et encore, pas fous, eux, ils allaient vers le Sud.
Prague
Pas question de vous faire le guide du Routard ou le Lonely Planet ou Géo, simplement dire que c’est une ville magnifique. Je la connaissais pour y avoir été avec ma fille. Merci encore pour ce cadeau d’il y a 17 ans. C’était en Janvier, il faisait bien plus froid qu’aujourd’hui.
La foule de touriste est inimaginable, à se piétiner sur le Pont Charles et se blesser avec les multitudes de perches à selfies.
Cette ville connue pour ses mystères, ses fantômes, (l’horloge astronomique si étrange est en restauration), ses saints et ses martyrs, est un régal de charme et d’élégance, pour ces maisons, ces immeubles, les façades colorées, ces places où baroque et flamboyant se mêlent.
Pâques approche et toute la ville célèbre la fête. Partout des marchés de Pâques où les œufs peints, symbole de la fertilité des femmes, s’offrent en décoration ou en vente. Et, autre symbole surprenant pour notre époque où jamais au grand jamais nul n’oserait revendiquer une telle tradition, les bouquets de verges tressées nouées par un ruban, destinés à fouetter les jeunes filles le lundi de Pâques pour leur donner bonne santé (hum, hum). En tout cas, à l’œil, c’est beau, coloré, joyeux et heureusement que nous sommes à moto et n’avons aucune place, sinon j’aurais acheté tous ces œufs magnifiquement peints.
Et question gastronomie ?
Le trdelnicky, un ruban de pâte enroulé sur un tube de bois cuit au charbon de bois puis roulé dans le sucre. Nature pour moi ou rempli de crème fouettée pour Jean-Luc, un délice.
L’incontournable goulash comme en Hongrie mais à la sauce tchèque et ce que j’aime comme en Allemagne ou en Autriche, le Veprovy rizek (escalope tapée et pannée).
Et voilà famille et amis, je crois que j’ai assez écrit hein !
Nous vous disons :
Sbohem et brzy ne uvidime (au revoir et à bientôt)