Vendredi 8 juin 2018
Sakaiminato n’est pas seulement le plus grand port de pêche de l’ouest du Japon, ce n’est pas seulement le port d’où part le ferry qui nous ramène en Russie, c’est aussi la ville où à vécu le célèbre mangaka Misuki Shigeru. Nous n’y connaissons rien en mangas et pour tout dire ça ne m’a jamais attiré. En plus, c’est le fondateur des mangas d’horreurs, des monstres et des fantômes (on dit yokai, tengu, kappa) (voir wiki)
Pourtant dès que la pluie, qui tombe en hallebardes ce matin, envisagera de cesser nous enfourcherons nos vélos pour aller dans la rue principale célèbre pour ses statues de bronze qu’on déniche comme un jeu de pistes et dont chacune représente un personnage célèbre des manga de Misuki. (C’est le guide qui dit).
Mise à jour : nous avons bravé le risque d’être trempés et avons enfourché les vélos, nous ne regrettons pas le voyage !
Ça ne vous dit rien ?
Ce fut un festival de n’importe quoi!
Ca, c’était aujourd’hui.
Pour le reste, nous ne pouvions pas quitter Kyoto sans aller admirer sa grande gare d’acier et de verre construit par un architecte nippon célèbre dont j’ai oublié le nom. Jardins suspendus au 10ème étage, boutiques de luxe, et des multitudes de restaurants dont les devantures proposent mille menus en plastique plus vrai que nature.
Voici 30 secondes de zénitude …
Ici, lèche-vitrine a peut-être tout son sens, mais ça reste quand même du plastique!
Jean-Luc s’est revu devant le jeu vidéo des Lemmings.
Petite leçon de maintien et de bonne conduite féminine captée sur les écrans géants de la gare, les seules geishas que nous aurons vu …
Et surtout, n’oublions pas le Shinkansen!
…
Puis il faut partir en douceur, alors nous choisissons une fois encore la route de la montagne, luxuriante, vert profond, aux villages blottis dans les creux de vallées. Il a plu sans interruption toute la journée mais il faisait doux comme une pluie tiède. Jean-Luc m’avait réservé une jolie surprise. Dans un hotel-onsen perdu sur le flan de la colline nous attendait un dîner gastronomique japonais. Merci, merci.
Cà, c’est le onsen des dames
… et çà, c’est à vivre!
Une présentation éblouissante, d’un raffinement si parfait que nous ne savions pas par quoi commencer. Un serveur prévenant est venu nous expliquer chaque plat, chaque mets, chaque sauce et tel mets est à marier avec telle sauce etc.
Mes yeux et mes papilles n’oublieront jamais. Certains mets ont été pour moi détonants ! Le truc qui ressemblait à une méduse rose et le joli bol avec un truc qui ressemblait à une giclée de sperme géante qui filait entre mes baguettes ! En revanche les lamelles de bœuf de Kobé étaient fondantes à souhait et j’étais heureuse de goûter cette viande si précieuse dont j’avais vu un reportage sur Arte.
Je laisse la place aux photos qui mieux que mes mots montreront ce raffinement.
En conclusion
Ai-je, avons-nous aimé le Japon ?
Les japonais sont très accueillants, très aimables, très souriants, très polis, très raffinés, très élégants, très respectueux, très serviables, très prévenants.
Le japon est très propre, organisé, policé, strict, beaucoup d’injonctions, déférentes certes, mais incontournables, beaucoup d’interdictions et peu de place à l’imprévu.
Une chouette rencontre avec Phil, un français de deux parents japonais installés à Paris. Lui ne parle pas japonais, il vit et travaille en Australie. Il est à Kyoto pour son travail (en anglais) et il disait que les japonais ne se rendaient pas compte de l’effort qui leur est demandé sans cesse. Ils travaillent de 9 h à 22h ou 23 h et ils considèrent que c’est normal : travail, travail. Phil rajoute que les rencontres sont impossibles en dehors du travail puisqu’il n’y a que peu de temps pour le repos, les soirées, les loisirs. Donc les couples se forment dans l’entreprise et le patron est content, c’est même souvent lui qui va gérer les autorisations de grossesse!
J’ai lu que c’était un pays élitiste, où la compétition commence dès la maternelle souvent par un entretien d’entrée avec tests; on a vu que l’école était sur 5 jours et demi.
Alors, je dirais que pour un touriste, le Japon est un rêve, un pays déconcertant qui bouscule notre culture avec plaisir. Mais y vivrais-je ? Je ne crois pas, j’aime trop le bazar, le fouillis, le brouillon râleur de mon pays.
Alors voilà, on racontera de vive voix ce qui nous reviendra à l’esprit sans perdre de vue que presque trois semaines au Japon ne nous fait pas connaître le pays et d’autant plus que nous avons choisi de rester dans le Kansai si montagneux et beau lors que le pays à mille facettes.
Cette fois, pour de vrai Sayonara.
Sans oublier une série de n’importe quoi !
D’abord le coin fumeur!
Ensuite, le bac à promenade des enfants de la crèche.
Wouaouh … ça c’est du politiquement correct !
Et 25 secondes de moto bucolique!
La suite en terre russe…