Ce jeudi 05 avril 2018
« Le voyage est le meilleur moyen de se perdre et de se retrouver en même temps »
Nous quittons Riga sous une pluie battante (vive les combinaisons rajoutées) et au fil des kilomètres, la pluie devient neige. Elle tombe drue mais chasse-neige en action et rares camions qui doublent tracent notre sillon.
A la pause « on s’réchauffe », nous bavardons avec un sympathique finnois, motard lui aussi aux beaux jours et qui s’émerveille de ce projet fou de rallier Vladivostok. Il nous dit de faire attention à Tallin.
Il avait raison !!
Nous arrivons dans la ville et arrivent en même temps les pavés couverts d’une belle épaisseur de neige et sous la neige, la glace et …. Poum, c’est la chute !
Si je suis debout en vingt secondes et parfaitement indemne, Jean-Luc est couché, et sa jambe n’est pas dans l’bon sens !
Aïe !
Par hasard, la police municipale est garée là, à un mètre de nous. La moto est relevée, mise sur un emplacement. On nous propose une ambulance mais Jean-Luc dit que c’est inutile et que ça ira …
Notre logis est à 400 mètres et on décharge et on traîne les boudins et les sacs dans la neige.
On s’écroule sur nos lits, on verra demain.
Mauvaise nuit pour Jean-Luc. Il a mal au genou. Avant d’aller à L’hôpital, la jeune femme de notre hôtel appelle la police, explique la situation et eux, vraiment compréhensifs, acceptent que nous laissions la moto là où elle est.
Hôpital : radio, tomographie et orthopédiste. C’est ok, pas de fracture, étirement ligamentaire. Alors, une attelle des anti-inflammatoires, des antalgiques et tout ira bien.
Le médecin, les infirmières, et tout le personnel, bienveillants, vraiment sympa et tellement épatés que les portables sont de sortie pour immortaliser ces deux fous qui partent vers la Sibérie. D’ailleurs le médecin, narquois, nous dit qu’on peut même s’installer sur plusieurs centaines d’hectares, que c’est gratuit.
On rit, on serre les mains, on s’étreint et s’embrasse et go ! Après 6 h à l’hôpital et le repos prescrit, on aura le temps de visiter Tallinn, chic.
Alors Tallinn
Un vrai coup de cœur pour cette capitale de l’Estonie.
Un petit Carcassonne de la Baltique.
L’Estonie, à peine plus grande que la Suisse, ne compte que 1 300 000 habitants et un tiers vivent dans la capitale. Tout petit pays.
Une ville médiévale mais pas le médiéval comme chez nous. Des couleurs pastel, des clochers effilés, cathédrale orthodoxe ou églises. Et des tours de guet et des remparts et des toits aux tuiles rouges, enneigés et des ruelles pentues aux gros pavés inégaux couverts de neige glissante.
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Ville basse, ville haute, tout est enchantement. On rentre fourbus et ravis de ce signe du destin qui nous oblige à aller doucement.
Nos pas précautionneux nous mènent vers des parcs enneigés, des terrasses panoramiques où la Baltique bleue au loin laisse entrer les bateaux de croisière.
Deux jours plus tard, le genou comme le temps va mille fois mieux.
Le soleil éclatant fait fondre neige et glace et nos pas se font sûrs.
Demain, nous irons à la plage…
Ce que Jean-Luc a aimé :
– Les grosses crêpes fourrées de jambon fumé ou de saumon.
– Les façades de briques rouges, des roses, des bleues, des verts pâles.
– La compétence et la gentillesse des gens à l’hôpital, comme la direction de notre hôtel.
– La paix et la tranquillité de cette petite ville.
– Une réminiscence, le bruit caractéristique des pneus cloutés.
Ce que Dominique a aimé
– Le bleu de la Baltique.
– La serviabilité des gens de notre hôtel pour débrouiller notre problème.
– Les harengs marinés.
– Et photographier n’importe quoi.
Ce que nous n’avons pas aimé tous les deux
– Déraper à chaque pas (aujourd’hui plus de glace et ce commentaire n’a plus lieu d’être !)
Nous quitterons Tallinn samedi matin et nous serons, en principe, à la frontière russe le soir.
Ces trois pays baltes ont été une véritable surprise, un régal de l’œil sans cesse renouvelé et si nous devions donner notre préférence, viendrait en premier, l’Estonie, en deuxième la Lituanie et en troisième, la Lettonie. Tout ça c’est bien subjectif car le soleil et le ciel bleu changent le regard sur les gens et les choses.
Et là, quittant l’Europe rassurante, s’ouvre une fenêtre tellement inconnue pour nous deux que c’est vertigineux.
PS : Merci Marc, de tes judicieux conseils médicaux, merci Sophie pour les bonnes nouvelles des parents (de Jean-Luc). Merci aussi à ceux qui nous envoient des courriels, je pense à Louise, Françoise, Jacques, Christian, Donan, Marianne, Elisabeth, Eva, Benoît, Marie, Rémy, Stéphane, Caroline, Hélène et à nos amis watsappeurs et facebookiens. J’ai bien peur que nous ne répondions pas à tous, excusez-nous, mais nous vous lisons avec joie alors, surtout, continuez…